Phytogénétique
Génétique des oléoprotéagineuses

Développement de variétés hâtives de soya

Résumé vulgarisé

Depuis les années 1980 le soya s’est taillé une place de choix parmi les cultures produites au Québec. Entre autres atouts, sa capacité à fixer l’azote de l’air grâce à une association avec une bactérie en font un élément clé dans les rotations cultures et permet de réduire l’apport en azote. La culture du soya est bien établie dans les régions plus au sud du Québec telle que la Montérégie mais il serait désirable d’étendre sa culture à des régions plus nordique tel que le Saguenay Lac Saint-Jean et le Bas Saint-Laurent. Pour ce faire le développement de variétés de soya plus hâtives est en cours.

Crédit photo : CÉROM

Résumé scientifique

Depuis maintenant une quinzaine d’année le programme d’amélioration génétique du soya au CÉROM vise à développer des soyas conventionnels hâtifs de maturité MG00 et MG000 adapté aux régions plus nordiques du Québec.   Le soya est naturellement une plante sensible à la photopériode qui fleurit lorsque les jours sont courts.  La culture du soya sous nos latitudes ou les jours sont long durant la saison de croissance est possible parce que plusieurs gènes de sensibilité à la photopériode sont inactivés.  Traditionnellement quatre principaux gènes et allèles ont été utilisés à cette fin dans les variétés canadiennes mais il en existe plusieurs autres qui ont été sous utilisés.  Une collection de variétés hâtives provenant de plusieurs pays du monde tel que la Chine, le japon et l’Europe de l’Est ont été utilisés dans les croisements effectués au CÉROM afin d’introduire de nouveaux gènes de maturité hâtive et de repousser les limites de la maturité.  Les cibles de sélections principales du programme, à part la maturité hâtive, incluent le rendement, un bon taux de protéine et d’huile du grain, la résistance à la verse ainsi que la résistance à certains ravageurs tels que la slérotiniose, la pourriture phytophthoréenne et  le nématode kyste du soya.  Plusieurs outils de sélection sont utilisés tel que la spectroscopie à proche infra rouge pour les caractéristiques de qualité, la sélection assistée par marqueurs pour la maturité et la résistance au nématode à kyste du soya et la prédiction génomique.

Objectifs

L’objectif de ce projet est de développer des variétés de soyas de maturité MG00 et MG000

Crédit photo : CÉROM

Domaine : Phytogénétique
Spécialité : Génétique des oléoprotéagineuses
Porteur de projet : Louise O’Donoughue
Collaborateur(s) externe(s) : Elroy Cober (AAC Ottawa RDC), Tom Warkentin (Université de la Saskatchewan), Geneviève Telmosse (AAC Ste-Foy, RDC Normandin), Anfu Hou (AAFC Morden RDC), Curtis Cavers (AAC Brandon RDC, Portage La Prairie), Benjamin Mimee (AAC St-Jean-sur-Richelieu RDC)
Source de financement : Agriculture et Agroalimentaire Canada et L’Alliance de recherche sur les cultures commerciales du Canada (Grappe Agroscientifique 2013-2018, 2018-2023, 2023-2028), Génome Canada et Génome Québec ; The Soyagen Project et Development and implementation of a toolkit for genomics-assisted breeding in soybean
Durée : 2013-2028
Culture : Soya
Pays : Canada
Régions : Saguenay–Lac-Saint-Jean, Montérégie Est, Capitale-Nationale, Bas-Saint-Laurent, Centre-du-Québec
Statut : En cours

PROJETS

épis de blé
La sélection génomique est une technique qui permet de prédire des caractéristiques complexes, telles que le rendement, la qualité des grains ou la résistance au fusarium, en créant des modèles mathématiques à partir des informations génétiques. Elle est similaire à la sélection assistée par marqueurs, mais au lieu d'utiliser un seul marqueur lié à un caractère, elle utilise des milliers de marqueurs sur l'ensemble du génome pour prédire les performances d'un génotype. Avec de tels modèles, les programmes de sélection peuvent être beaucoup plus efficaces dans la création de nouvelles et meilleures variétés en identifiant les bons génotypes avant qu'ils n'arrivent sur le terrain et en prédisant les meilleures combinaisons possibles de parents à utiliser pour les croisements. Pour que ces modèles soient efficaces, il faut toutefois disposer d'un grand nombre de données provenant du terrain et du laboratoire. Ce projet, dirigé par le CÉROM, rassemble quatre programmes différents de l'est du Canada (CÉROM, AAC-Ottawa, Université de Guelph et U Guelph-Ridgetown) pour partager les ressources et tester un ensemble, ou « panel », de variétés et de lignées sur plusieurs sites à travers l'ontario et le Québec. Avec ces données de terrain que nous recueillons et aux informations sur les marqueurs génomiques, nous pouvons développer des modèles génomiques qui fonctionnent bien pour prédire les caractères dans notre région avec notre matériel génétique. Nous disposerons ainsi d'un nouvel ensemble d'outils puissants que chacun de nos programmes pourra partager afin de fournir aux agriculteurs de l'est du Canada des variétés plus productives, plus résistantes aux maladies et de meilleure qualité.
L’utilisation de variétés résistantes est l’une des options les plus efficaces pour minimiser les risques associés à la sclérotiniose du soya causée par Sclerotinia sclerotiorum. Des études récentes démontrent que la résistance du soya peut être grandement affectée par l'isolat utilisé pour l'évaluation, la résistance allant de sensible à modérément résistante au sein d'une seule lignée de soya ou de canola. Ces lacunes peuvent sérieusement compromettre l'efficacité et la stabilité des évaluations de résistance à la sclérotiniose en pépinière, car les isolats utilisés varient d'une pépinière à l'autre. Cela peut entraîner des réponses variables des cultivars sur le terrain pour le contrôle de la sclérotiniose du soya, entraînant des pertes accrues ou une dépendance accrue aux fongicides en raison du changement climatique et de la croissance du secteur du soya à l'échelle nationale. De plus, l’utilisation de variétés sensibles augmente la charge d’inoculum dans les champs, mettant ainsi en danger d’autres cultures sensibles comme le canola, le tournesol et les légumineuses. L’ajout de soya aux rotations de cultures contribue à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) grâce à sa capacité à fixer l’azote, mais ne devrait pas compromettre les autres cultures. Une approche globale visant à améliorer et à stabiliser les évaluations en pépinière de la résistance du soya à la sclérotiniose et à combler les écarts dans les incohérences dans les niveaux de résistance observés pour certaines variétés de soya produira des évaluations stables et fiables , contribuera à réduire les charges d'inoculum de la sclérotiniose et contribuera à réduire la dépendance à l'égard des fongicides pour le contrôle de la sclérotiniose du soya et d'autres cultures sensibles dans la rotation. Ce projet vise donc à mieux comprendre la variabilité génétique de S. sclerotiorum à travers le Canada et l'effet de la variation sur la résistance du soya avec le but d'améliorer la stabilité et la fiabilité des pépinières et les évaluations de résistance.
blé d'automne

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