Phytoprotection
Phytopathologie

Mieux évaluer le besoin d’appliquer des fongicides : Développement d’un outil d’aide à la décision pour la sclérotiniose du soya

Résumé vulgarisé

Cette étude vise à développer et à rendre disponible un outil d’aide à la décision (OAD), permettant aux conseillers et aux producteurs de prendre des décisions éclairées concernant la pertinence d’appliquer ou non des fongicides pour le contrôle de la sclérotiniose du soya. Le projet permettra d’identifier les principaux facteurs de risques à prendre en considération et permettra de quantifier le poids de chacun dans un OAD. À terme, l’outil prendra en compte les résultats de dépistage d’apothécies en collaboration avec le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) Grandes cultures, ainsi que les prévisions de l’apparition des apothécies calculées par les modèles prévisionnels et il introduira les facteurs de risque de certaines pratiques agricoles dans le risque global de développement de la maladie au champ. Dans le cadre du projet, l’outil sera disponible pour un maximum de 50 producteurs ou conseillers agricoles provenant de différentes régions productrices de soya annuellement pour leur permettre d’en évaluer la performance et pour fournir des informations qui serviront à réévaluer le poids des différents facteurs de risque qui y seront introduits. L’indice de sévérité de la maladie (DSI), le niveau de risque de la présence des apothécies (élevé, moyen ou bas) et l’effet des traitements de fongicides (bandes avec traitement et sans traitement) seront utilisés pour déterminer dans quelles conditions ainsi qu’à quel moment et quel stade le recours à un fongicide est réellement pertinent pour le contrôle de la sclérotiniose du soya au Québec. L’objectif final du projet est d’avoir un OAD fiable et disponible pour tous les producteurs de soya du Québec à la fin du projet.

Crédit photo : CÉROM

Résumé scientifique

La sclérotiniose du soya est la maladie la plus importante pour la culture du soya au Québec et survit au champ sous forme de sclérotes pendant 5 à 10 ans. Plusieurs facteurs sont nécessaires afin que la maladie se développe au champ, incluant la présence d’une plante susceptible, la présence d’un inoculum et des conditions environnementales favorables au développement de l’agent pathogène et à l’infection de la plante. Les cultivars de soya commercialisés ne sont que partiellement résistants, ce qui entraîne souvent les producteurs à faire systématiquement usage de fongicides pour la gestion de la sclérotiniose. Les niveaux d’infection et l’impact de la maladie sont influencés par la présence d’inoculum et certaines pratiques agricoles, dont le niveau de résistance du cultivar au champ, l’historique de la maladie, la densité de plants au champ, l’espacement entre les rangs, la verse, la fertilisation organique, la durée et le type des rotations et les différents travaux du sol. Des outils d’évaluation de risque du développement de la maladie prenant en compte la présence d’apothécies et certaines pratiques agricoles existent dans le canola et le tournesol, mais pas pour le soya au Québec. Un tel outil aiderait les producteurs à prendre des décisions raisonnées quant à la pertinence d’appliquer des fongicides ou non.

Cette étude vise à développer et à rendre disponible un outil d’aide à la décision (OAD), permettant aux conseillers et aux producteurs de prendre des décisions éclairées concernant la pertinence d’appliquer ou non des fongicides pour le contrôle de la sclérotiniose du soya. Le projet permettra d’identifier les principaux facteurs de risques à prendre en considération et permettra de quantifier le poids de chacun dans un OAD. À terme, l’outil prendra en compte les résultats de dépistage d’apothécies en collaboration avec le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) Grandes cultures, ainsi que les prévisions de l’apparition des apothécies calculées par les modèles prévisionnels et il introduira les facteurs de risque de certaines pratiques agricoles dans le risque global de développement de la maladie au champ. Dans le cadre du projet, l’outil sera disponible pour un maximum de 50 producteurs ou conseillers agricoles provenant de différentes régions productrices de soya annuellement pour leur permettre d’en évaluer la performance et pour fournir des informations qui serviront à réévaluer le poids des différents facteurs de risque qui y seront introduits. L’indice de sévérité de la maladie (DSI), le niveau de risque de la présence des apothécies (élevé, moyen ou bas) et l’effet des traitements de fongicides (bandes avec traitement et sans traitement) seront utilisés pour déterminer dans quelles conditions ainsi qu’à quel moment et quel stade le recours à un fongicide est réellement pertinent pour le contrôle de la sclérotiniose du soya au Québec. L’objectif final du projet est d’avoir un OAD fiable et disponible pour tous les producteurs de soya du Québec à la fin du projet.

Objectifs

Développer un outil d’aide à la décision pour la sclérotiniose du soya prenant en compte les modèles prévisionnels de l’apparition des apothécies et des facteurs agronomiques associés

Crédit photo : CÉROM

Domaine : Phytoprotection
Spécialité : Phytopathologie
Porteur de projet : Tanya Copley
Collaborateur(s) externe(s) : Yvan Faucher (MAPAQ), Brigitte Duval (MAPAQ) Véronique Samson (MAPAQ), Yves Dion (MAPAQ), Stéphanie Mathieu (MAPAQ)
Source de financement : Programmation de recherche en phytoprotection en grandes cultures
Durée : 2023-2026
Culture : Soya
Pays : Canada
Statut : En cours

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PROJETS

Phytopathologie
L’utilisation de variétés résistantes est l’une des options les plus efficaces pour minimiser les risques associés à la sclérotiniose du soya causée par Sclerotinia sclerotiorum. Des études récentes démontrent que la résistance du soya peut être grandement affectée par l'isolat utilisé pour l'évaluation, la résistance allant de sensible à modérément résistante au sein d'une seule lignée de soya ou de canola. Ces lacunes peuvent sérieusement compromettre l'efficacité et la stabilité des évaluations de résistance à la sclérotiniose en pépinière, car les isolats utilisés varient d'une pépinière à l'autre. Cela peut entraîner des réponses variables des cultivars sur le terrain pour le contrôle de la sclérotiniose du soya, entraînant des pertes accrues ou une dépendance accrue aux fongicides en raison du changement climatique et de la croissance du secteur du soya à l'échelle nationale. De plus, l’utilisation de variétés sensibles augmente la charge d’inoculum dans les champs, mettant ainsi en danger d’autres cultures sensibles comme le canola, le tournesol et les légumineuses. L’ajout de soya aux rotations de cultures contribue à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) grâce à sa capacité à fixer l’azote, mais ne devrait pas compromettre les autres cultures. Une approche globale visant à améliorer et à stabiliser les évaluations en pépinière de la résistance du soya à la sclérotiniose et à combler les écarts dans les incohérences dans les niveaux de résistance observés pour certaines variétés de soya produira des évaluations stables et fiables , contribuera à réduire les charges d'inoculum de la sclérotiniose et contribuera à réduire la dépendance à l'égard des fongicides pour le contrôle de la sclérotiniose du soya et d'autres cultures sensibles dans la rotation. Ce projet vise donc à mieux comprendre la variabilité génétique de S. sclerotiorum à travers le Canada et l'effet de la variation sur la résistance du soya avec le but d'améliorer la stabilité et la fiabilité des pépinières et les évaluations de résistance.

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