Phytoprotection
Entomologie, Malherbologie

Réseau de surveillance des pucerons ailés dans les cultures du soya et de cucurbitacées et des plantes réservoirs de virus (CMV et Potyvirus) ainsi que des méthodes de luttes contre la transmission des virus dans les cultures de cucurbitacées

Résumé vulgarisé

En 2022, les cultures maraîchères du Québec subissaient de graves dommages causés par le virus de la mosaïque du concombre et d’autres virus appartenant au genre Potyvirus. Le Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection du MAPAQ rapportait cette même année près de 120 échantillons porteurs de virus. Cette importante transmission de virus a été attribuée à la forte présence du puceron du soya présent en grande quantité cette année là. Ainsi, pour donner suite à cette problématique de virus, un vaste projet a été mis en place afin d’apporter des connaissances sur les pucerons vecteurs et les plantes réservoirs de virus, et de tester des méthodes de lutte permettant de limiter la transmission de ces virus.

Crédit photo : CÉROM

Résumé scientifique

Le virus de la mosaïque du concombre (Cucumber mosaic virus ou CMV) est une maladie qui peut infecter une très vaste gamme de plantes-hôtes. Parmi celles-ci, figurent plusieurs cultures maraîchères (courges, melons, piments, haricots, tomates, carottes, céleris, laitues, épinards, betteraves) et ornementales, ainsi que diverses plantes adventices (« mauvaises herbes » ou MH). Plus de 1 000 espèces de MH, appartenant à plus de 100 familles, ont ainsi été identifiées comme des hôtes potentiels du virus, dont plus de 70 dans le nord-est de l’Amérique.

Les pucerons sont les principaux vecteurs du CMV. La dissémination se fait selon un mode non persistant, c’est-à-dire que le virus est acquis au niveau des pièces buccales du puceron sans coloniser son appareil digestif et est transmissible pendant quelques heures seulement.

Pour qu’un virus soit disséminé, une source d’inoculum doit être présente dans l’environnement. Le virus peut ainsi être déjà présent dans la culture avant l’arrivée des pucerons, mais aussi dans certaines MH aux abords des champs qui peuvent alors servir de réservoirs et permettre au virus d’hiverner lorsque la culture a disparu.

En cultures maraîchères, diverses méthodes ont été proposées pour lutter contre les pucerons. L’utilisation de sarrasin, sous forme de paillis ou en intercalaire, a ainsi permis de réduire significativement l’abondance de pucerons dans des champs de courge, ainsi que la transmission de virus. Le kaolin (une poudre d’argile) est aussi fréquemment utilisé pour lutter contre divers insectes et s’est avéré efficace contre la chrysomèle rayée du concombre dans des champs de courges ou des serres de concombre. Finalement, les huiles minérales et végétales sont utilisées en application foliaire pour réduire la transmission des virus non-persistants. Cette technique est d’ailleurs largement utilisée dans la culture de pommes de terre de semences pour assurer la production de lots certifiés. Ces différentes méthodes pourraient être utilisées pour réduire la transmission de virus par les pucerons dans les cultures maraîchères de cucurbitacées, particulièrement lors des années où les populations de pucerons sont plus importantes.

En 2022, les productions maraîchères du Québec furent sévèrement affectées par le CMV et les Potyvirus. Le virus avait alors été détecté par le Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) du MAPAQ dans 120 échantillons issus de 18 cultures provenant de huit régions administratives. Selon plusieurs observateurs, cette hécatombe était en lien avec les fortes populations de pucerons du soya (PS) observées cette année-là.

Objectifs

1. Identifier les pucerons ailés potentiellement vecteurs de virus et étudier leur dynamique de population.

2. Identifier les principales plantes adventices en bordure des champs qui pourraient servir de réservoirs de virus.

3. Valider l’efficacité de différentes méthodes de lutte préventives permettant de limiter les transmissions virales et les pertes de rendement associées.

4. Produire un scénarimage vulgarisant le mode de transmission des virus et le rôle des pucerons dans cette transmission.

Crédit photo : CÉROM

Domaine : Phytoprotection
Spécialité : Entomologie, Malherbologie
Porteur de projet : Sébastien Boquel
Collaborateur(s) interne(s) : Sandra Flores-Mejia, Julien Saguez
Collaborateur(s) externe(s) : Isabelle Couture (MAPAQ), Mélissa Gagnon (MAPAQ), Antoine Dionne (MAPAQ), Geneviève Labrie (CRAM)
Source de financement : Programme innovation bioalimentaire 2023-2028
Durée : 2023 – 2025
Culture : Soya
Pays : Canada
Régions : Laval, Lanaudière, Montérégie Ouest, Montérégie Est
Statut : En cours

GALERIE PHOTOS

VIDÉOS

PROJETS

Phytopathologie
L’utilisation de variétés résistantes est l’une des options les plus efficaces pour minimiser les risques associés à la sclérotiniose du soya causée par Sclerotinia sclerotiorum. Des études récentes démontrent que la résistance du soya peut être grandement affectée par l'isolat utilisé pour l'évaluation, la résistance allant de sensible à modérément résistante au sein d'une seule lignée de soya ou de canola. Ces lacunes peuvent sérieusement compromettre l'efficacité et la stabilité des évaluations de résistance à la sclérotiniose en pépinière, car les isolats utilisés varient d'une pépinière à l'autre. Cela peut entraîner des réponses variables des cultivars sur le terrain pour le contrôle de la sclérotiniose du soya, entraînant des pertes accrues ou une dépendance accrue aux fongicides en raison du changement climatique et de la croissance du secteur du soya à l'échelle nationale. De plus, l’utilisation de variétés sensibles augmente la charge d’inoculum dans les champs, mettant ainsi en danger d’autres cultures sensibles comme le canola, le tournesol et les légumineuses. L’ajout de soya aux rotations de cultures contribue à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) grâce à sa capacité à fixer l’azote, mais ne devrait pas compromettre les autres cultures. Une approche globale visant à améliorer et à stabiliser les évaluations en pépinière de la résistance du soya à la sclérotiniose et à combler les écarts dans les incohérences dans les niveaux de résistance observés pour certaines variétés de soya produira des évaluations stables et fiables , contribuera à réduire les charges d'inoculum de la sclérotiniose et contribuera à réduire la dépendance à l'égard des fongicides pour le contrôle de la sclérotiniose du soya et d'autres cultures sensibles dans la rotation. Ce projet vise donc à mieux comprendre la variabilité génétique de S. sclerotiorum à travers le Canada et l'effet de la variation sur la résistance du soya avec le but d'améliorer la stabilité et la fiabilité des pépinières et les évaluations de résistance.

Inscription à l'infolettre