Phytoprotection
Phytopathologie

Le Phomopsis du soya : Crée-t-il des pertes de rendement au Québec?

Résumé vulgarisé

Les maladies tardives du soya, comme le Diaporthe-Phomopsis, peuvent infecter les plantes pendant les périodes pluvieuses, sans toutefois présenter de symptômes avant la fin de saison (stade R6 ou plus). Ce complexe d’agents pathogènes affecte les tiges, les gousses et les grains et peut créer des pertes de rendements significatives quand les conditions sont favorables au développement de la maladie. Une enquête effectuée par le CÉROM sur les maladies du soya pendant les saisons 2017 à 2019 indique que le Diaporthe-Phomopsis était présent dans 43 % à 68 % des champs, indiquant que ce complexe de maladies peut avoir des impacts significatifs sur la production du soya au Québec. En effet, ce complexe était la maladie la plus importante aux États-Unis et en Ontario en 2018, créant des pertes de plus de 3 M de tonnes. Ce projet a comme but d’étudier, de façon préliminaire, les pertes associées à la brûlure phomopsienne (Diaporthe spp.) et la pourriture des graines causée par Phomopsis longicolla avec l’objectif de déterminer si l’infection de la plante à différents stades phénologiques crée des pertes de rendement ou de qualité de grains au Québec.

Crédit photo : CÉROM

Résumé scientifique

Les maladies tardives du soya, comme le Diaporthe-Phomopsis, peuvent infecter les plantes pendant les périodes pluvieuses, sans toutefois présenter de symptômes avant la fin de saison (stade R6 ou plus). Ce complexe d’agents pathogènes affecte les tiges, les gousses et les grains et peut créer des pertes de rendements significatives quand les conditions sont favorables au développement de la maladie. Une enquête effectuée par le CÉROM sur les maladies du soya pendant les saisons 2017 à 2019 indique que le DiaporthePhomopsis était présent dans 43 % à 68 % des champs, indiquant que ce complexe de maladies peut avoir des impacts significatifs sur la production du soya au Québec. En effet, ce complexe était la maladie la plus importante aux États-Unis et en Ontario en 2018, créant des pertes de plus de 3 M de tonnes.

Depuis quelques années, des suivis de dépôts de sclérotes ont indiqué que les pulvérisations de fongicides foliaires n’étaient pas nécessaires pour la sclérotiniose dû à un manque de fructification des sclérotes suivis, menant à des incertitudes de l’effet sur les maladies tardives comme le Phomopsis. Autant que des cultivars résistants au Diaporthe-Phomopsis existent, les cotes de résistance ne sont que rarement connues. En conséquent, c’est inconnu si la réduction des applications de fongicides traduira en pertes de rendement associées avec le Diaporthe-Phomopsis.  L’utilisation de fongicides foliaires peut réduire les pertes associées à cette maladie s’ils sont appliqués aux stades R3 à R5. Par contre, la littérature suggère que les effets sur les rendements ne sont que rarement positifs et ils sont plutôt recommandés pour les producteurs de semences. Une récolte hâtive et l’utilisation d’un groupe de maturité hâtif sont souvent suffisantes pour la gestion de ce complexe de maladies.

Ce projet a comme but d’étudier, de façon préliminaire, les pertes associées à la brûlure phomopsienne (Diaporthe phaseolorum) et la pourriture des graines causée par Phomopsis longicolla avec l’objectif de déterminer si l’infection de la plante à différents stades phénologiques crée des pertes de rendement ou de qualité de grains. Le projet se déroulera sur un an au centre de recherche du CÉROM sous inoculation artificielle pour déterminer si l’infection aux stades V3, R1, R3 ou R5 crée des pertes de rendement, de qualité du grain ou de déclassement de grains comparée aux parcelles témoins sans inoculation.

Objectifs

L’objectif général est de déterminer, de façon préliminaire, si la brûlure phomopsienne (Diaporthe phaseolorum) et la pourriture des graines causée par Phomopsis longicolla créent des pertes de rendement ou de qualité de grain dans le soya au Québec.

Les objectifs spécifiques sont : 1) déterminer si l’infection de la plante à différents stades phénologiques crée des pertes de rendement ou de qualité; 2) déterminer si plus de pertes sont associées à une espèce en particulier; 3) déterminer si une étude plus agrandie est nécessaire; et 4) documenter en détail les symptômes et prendre des photographies des différents stades de symptômes.

Crédit photo : CÉROM

Domaine : Phytoprotection
Spécialité : Phytopathologie
Porteur de projet : Tanya Copley
Collaborateur(s) externe(s) : Yvan Faucher (MAPAQ), Brigitte Duval (MAPAQ)
Source de financement : Programmation de recherche en phytoprotection en grandes cultures
Durée : 2022 – 2023
Pays : Canada
Régions : Montérégie
Statut : En cours

GALERIE PHOTOS

PROJETS

Phytopathologie
Cette étude vise à développer et à rendre disponible un outil d’aide à la décision (OAD), permettant aux conseillers et aux producteurs de prendre des décisions éclairées concernant la pertinence d’appliquer ou non des fongicides pour le contrôle de la sclérotiniose du soya. Le projet permettra d’identifier les principaux facteurs de risques à prendre en considération et permettra de quantifier le poids de chacun dans un OAD. À terme, l’outil prendra en compte les résultats de dépistage d’apothécies en collaboration avec le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) Grandes cultures, ainsi que les prévisions de l’apparition des apothécies calculées par les modèles prévisionnels et il introduira les facteurs de risque de certaines pratiques agricoles dans le risque global de développement de la maladie au champ. Dans le cadre du projet, l’outil sera disponible pour un maximum de 50 producteurs ou conseillers agricoles provenant de différentes régions productrices de soya annuellement pour leur permettre d’en évaluer la performance et pour fournir des informations qui serviront à réévaluer le poids des différents facteurs de risque qui y seront introduits. L’indice de sévérité de la maladie (DSI), le niveau de risque de la présence des apothécies (élevé, moyen ou bas) et l’effet des traitements de fongicides (bandes avec traitement et sans traitement) seront utilisés pour déterminer dans quelles conditions ainsi qu’à quel moment et quel stade le recours à un fongicide est réellement pertinent pour le contrôle de la sclérotiniose du soya au Québec. L’objectif final du projet est d’avoir un OAD fiable et disponible pour tous les producteurs de soya du Québec à la fin du projet.
Essais variétaux
Phytopathologie

Inscription à l'infolettre