Phytopathologie

Inventaire des nématodes des lésions racinaires, Pratylenchus penetrans et P. alleni, dans les champs de soya au Québec

Résumé vulgarisé

Les nématodes des lésions racinaires (Pratylenchus spp.) sont des parasites agricoles polyphages affectant plusieurs cultures importantes, dont le maïs et le soya. Deux espèces principales ont été détectées lors d’une campagne de dépistage de 2013 à 2015, soit P. penetrans et P. alleni. Les résultats ont démontré que 54 % des champs échantillonnés étaient positifs pour au moins une espèce, que les sols sableux avaient de plus fortes populations de P. penetrans et que 8 % des champs dépassaient les seuils économiques théoriques. Un sondage aux États-Unis, qui a aussi examiné l’effet de P. penetrans sur les rendements, a estimé que les pertes dues à ce ravageur sont de l’ordre de 4 % à 5 % dans le soya. Depuis quelques années, certains semenciers encouragent les traitements de semence contenant de nématicides . Bien que des traitements nématicides pourraient potentiellement aider dans des champs ayant de fortes infestations, ils sont souvent non rentables et peuvent affecter les populations de nématodes bénéfiques. Ce projet a comme objectif principal de faire un inventaire des populations de P. penetrans et P. alleni dans les champs de soya au Québec afin de déterminer si les populations dépassent les seuils économiques théoriques et de comparer les résultats avec le dernier sondage.

Crédit photo : CÉROM; V Vanstone (Gouvernment of Western Australia)

Résumé scientifique

Les nématodes des lésions racinaires (Pratylenchus spp.) sont des parasites agricoles polyphages affectant plusieurs cultures importantes, dont le maïs et le soya. Deux espèces principales ont été détectées lors d’une campagne de dépistage de 2013 à 2015, soit P. penetrans et P. alleni (1). Les résultats ont démontré que 54 % des champs échantillonnés étaient positifs pour au moins une espèce, que les sols sableux avaient de plus fortes populations de P. penetrans et que 8 % des champs dépassaient les seuils économiques théoriques (1).  Un sondage aux États-Unis, qui a aussi examiné l’effet de P. penetrans sur les rendements, a estimé que les pertes dues à ce ravageur sont de l’ordre de 4 % à 5 % dans le soya (2). Depuis quelques années, certains semenciers encouragent les traitements de semence contenant de nématicides (Vicky Villiard, communication personnelle). Bien que des traitements nématicides pourraient potentiellement aider dans des champs ayant de fortes infestations, ils sont souvent non rentables (3) et peuvent affecter les populations de nématodes bénéfiques (4). Ce projet a comme objectif principal de faire un inventaire des populations de P. penetrans et P. alleni dans les champs de soya au Québec afin de déterminer si les populations dépassent les seuils économiques théoriques et de comparer les résultats avec le dernier sondage. Pour se faire, nous demanderons aux sites participant au RAP- nématode à kyste du soya (n=50) d’envoyer un sous-échantillon de sol au CÉROM pour l’évaluation des espèces par TaqMan qPCR selon les méthodes de (1). Également, nous demanderons aux dépisteurs d’envoyer les racines de 3 à 5 stations pour mieux estimer les populations car (5) a démontré que des évaluations racinaires et du sol sont nécessaires pour avoir un portrait complet des populations de Pratylenchus. Les nématodes seront extraits des racinaires au laboratoire de Dr. Mimee et évalués par qPCR au CÉROM. Les champs ayant les plus fortes populations de nématodes selon les analyses qPCR seront aussi analysés par un décompte de nématodes au laboratoire de Dr. Mimee pour confirmer les résultats (n=10 maximum).

Références

  1. Dauphinais et al. (2018). Development and application of a multiplex qPCR method for the simultaneous detection and quantification of Pratylenchus alleni and penetrans in Quebec, Canada. Plant Disease 102:970-976.
  2. Saikai et MacGuidwin (2022). Impact of Pratylenchus penetrans on soybean grown in Wisconsin, U.S.A.. Plant Disease 106:2904-2910
  3. Mourtzinis et al. (2017). Corn and soybean yield responses to tillage, rotation, and nematicide seed treatment. Crop Science 57:1704-1712
  4. Giannakou et Kamaras (2021). Comparison of a vintage and a recently released nematicide for the control of root-rot nematodes and side effects on two entomopathogenic nematodes. Plants 10: article 1491
  5. MacGuidwin et Bender (2012). Estimating population densities of root lesion nematodes, Pratylenchus , from soil samples using dual active and passive assays. Plant Health Progress 13: https://doi.org/10.1094/PHP-2012-1120-01-RS

Objectifs

Ce projet a comme objectif principal de faire un inventaire des populations de P. penetrans et P. alleni dans les champs de soya au Québec afin de déterminer si les populations dépassent les seuils économiques théoriques et de comparer les résultats avec le dernier sondage.

Les sous-objectifs sont:

  • Faire un inventaire des populations de Pratylenchus penetrans et alleni dans les champs de grandes cultures (soya) au Québec
  • Évaluer si les populations détectées sont proches des seuils économiques connus afin de déterminer si les traitements de semences sont potentiellement justifiables ou si un plus grand sondage est nécessaire
  • Comparer l’évolution des populations avec les résultats du sondage de 2013 à 2015

Crédit photo : V. Vanstone (Government of Western Australia)

Domaine : Phytoprotection
Spécialité : Phytopathologie
Porteur de projet : Tanya Copley
Collaborateur(s) externe(s) : Benjamin Mimee (AAC), Antoine Dionne (MAPAQ)
Source de financement : Réseau d’avertissements phytosanitaires- volet recherche (MAPAQ)
Durée : 2024- 2026
Culture : Soya, Maïs, Blé
Régions : Bas-Saint-Laurent, Capitale-Nationale, Saguenay–Lac-Saint-Jean, Centre-du-Québec, Montérégie, Laurentides, Lanaudière, Chaudière-Appalaches, Estrie, Mauricie, Outaouais, Abitibi-Témiscamingue
Statut : En cours

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PROJETS

Phytopathologie
L’utilisation de variétés résistantes est l’une des options les plus efficaces pour minimiser les risques associés à la sclérotiniose du soya causée par Sclerotinia sclerotiorum. Des études récentes démontrent que la résistance du soya peut être grandement affectée par l'isolat utilisé pour l'évaluation, la résistance allant de sensible à modérément résistante au sein d'une seule lignée de soya ou de canola. Ces lacunes peuvent sérieusement compromettre l'efficacité et la stabilité des évaluations de résistance à la sclérotiniose en pépinière, car les isolats utilisés varient d'une pépinière à l'autre. Cela peut entraîner des réponses variables des cultivars sur le terrain pour le contrôle de la sclérotiniose du soya, entraînant des pertes accrues ou une dépendance accrue aux fongicides en raison du changement climatique et de la croissance du secteur du soya à l'échelle nationale. De plus, l’utilisation de variétés sensibles augmente la charge d’inoculum dans les champs, mettant ainsi en danger d’autres cultures sensibles comme le canola, le tournesol et les légumineuses. L’ajout de soya aux rotations de cultures contribue à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) grâce à sa capacité à fixer l’azote, mais ne devrait pas compromettre les autres cultures. Une approche globale visant à améliorer et à stabiliser les évaluations en pépinière de la résistance du soya à la sclérotiniose et à combler les écarts dans les incohérences dans les niveaux de résistance observés pour certaines variétés de soya produira des évaluations stables et fiables , contribuera à réduire les charges d'inoculum de la sclérotiniose et contribuera à réduire la dépendance à l'égard des fongicides pour le contrôle de la sclérotiniose du soya et d'autres cultures sensibles dans la rotation. Ce projet vise donc à mieux comprendre la variabilité génétique de S. sclerotiorum à travers le Canada et l'effet de la variation sur la résistance du soya avec le but d'améliorer la stabilité et la fiabilité des pépinières et les évaluations de résistance.
Phytopathologie
Cette étude vise à développer et à rendre disponible un outil d’aide à la décision (OAD), permettant aux conseillers et aux producteurs de prendre des décisions éclairées concernant la pertinence d’appliquer ou non des fongicides pour le contrôle de la sclérotiniose du soya. Le projet permettra d’identifier les principaux facteurs de risques à prendre en considération et permettra de quantifier le poids de chacun dans un OAD. À terme, l’outil prendra en compte les résultats de dépistage d’apothécies en collaboration avec le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) Grandes cultures, ainsi que les prévisions de l’apparition des apothécies calculées par les modèles prévisionnels et il introduira les facteurs de risque de certaines pratiques agricoles dans le risque global de développement de la maladie au champ. Dans le cadre du projet, l’outil sera disponible pour un maximum de 50 producteurs ou conseillers agricoles provenant de différentes régions productrices de soya annuellement pour leur permettre d’en évaluer la performance et pour fournir des informations qui serviront à réévaluer le poids des différents facteurs de risque qui y seront introduits. L’indice de sévérité de la maladie (DSI), le niveau de risque de la présence des apothécies (élevé, moyen ou bas) et l’effet des traitements de fongicides (bandes avec traitement et sans traitement) seront utilisés pour déterminer dans quelles conditions ainsi qu’à quel moment et quel stade le recours à un fongicide est réellement pertinent pour le contrôle de la sclérotiniose du soya au Québec. L’objectif final du projet est d’avoir un OAD fiable et disponible pour tous les producteurs de soya du Québec à la fin du projet.
Essais variétaux

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