Phytoprotection
Entomologie, Phytopathologie

Validation d’un seuil et d’une période d’intervention pour l’application d’un traitement foliaire contre la chrysomèle du haricot dans le soya

Résumé vulgarisé

La chrysomèle du haricot est aujourd’hui couramment retrouvée dans le soya aux États-Unis et en Ontario, et certains champs au Québec sont aux prises avec cet insecte. C’est principalement en grignotant les gousses que l’insecte cause d’importants dommages. Ils laissent apparaitre la fine membrane blanche de la gousse qui recouvre le grain ce qui occasionne des portes d’entrées pour les maladies et les champignons. Il en résulte souvent un déclassement des grains et potentiellement une perte de rendement se traduisant par une perte économique pour l’entreprise. Ce projet vise à mener des essais en parcelles expérimentales et commerciales afin d’évaluer la pertinence et le moment opportun d’une application foliaire d’insecticide sur la gestion des dommages et de la qualité du grain en lien avec les maladies fongiques dans la culture de soya.

Crédit photo : S. Corriveau-Tousignant

Résumé scientifique

La chrysomèle du haricot, Cerotoma trifurcata, est un insecte natif d’Amérique du Nord décrit pour la première fois en 1771. Depuis, la chrysomèle du haricot s’est adaptée au soya grâce à l’augmentation des superficies cultivées. Les dommages qu’elle cause en s’alimentant sur le feuillage et les gousses peuvent entraîner des dommages économiques, une baisse de la qualité du grain et des pertes de rendement. Ce ravageur est aujourd’hui couramment retrouvé en Ontario et certains champs nécessiteraient un traitement phytosanitaire. Bien que la chrysomèle du haricot cause rarement des dommages économiques au Québec, quelques cas d’infestation importants ont été rapportés depuis 2018. Dans un contexte de changements climatiques, la CH a été identifié comme pouvant s’adapter à nos conditions et il est à craindre qu’elle gagne du terrain dans certaines zones du Québec.

Différents seuils économiques d’intervention existent aux États-Unis et en Ontario. À titre d’exemple, les seuils développés par l’Université de Purdue sont basés sur le nombre d’insectes, la présence de dommages aux gousses et la couleur des gousses. En Ontario, une intervention phytosanitaire est recommandée lorsque 10 % des gousses sont grignotées et certains champs dépassent ce seuil d’intervention. Cependant, aucun seuil n’est encore défini pour le Québec. Le présent projet vise donc à valider un seuil d’intervention pour la CH dans la culture du soya au-delà duquel des pertes de rendements et de qualité du grain seraient à prévoir et nécessiteraient une intervention phytosanitaire, et ce, en fonction des dommages aux gousses et de la qualité du grain en lien avec les maladies fongiques. De telles connaissances faciliteraient la mise en place de stratégies de gestion intégrée contre ce ravageur et permettrait d’éviter des traitements insecticides non rentables.

Objectifs

Le présent projet a pour objectif de valider un seuil économique d’intervention pour la chrysomèle du haricot dans la culture de soya au-delà duquel des pertes de rendements et de qualité du grain seraient à prévoir et nécessiteraient une intervention phytosanitaire, et ce, en fonction des dommages aux gousses et de la qualité du grain en lien avec les maladies fongiques.

Crédit photo : CÉROM

Domaine : Phytoprotection
Spécialité : Entomologie, Phytopathologie
Porteur de projet : Sébastien Boquel
Collaborateur(s) interne(s) : Tanya Copley
Collaborateur(s) externe(s) : G. Roy (Pleine Terre), J. Blouin (Club Conseil Les Patriotes), S. Mathieu (MAPAQ), Y. Faucher (MAPAQ)
Source de financement : Programmation de recherche en phytoprotection en grandes cultures
Durée : 2022-2025
Culture : Soya
Pays : Canada
Régions : Montérégie Est, Montérégie Ouest
Statut : En cours

GALERIE PHOTOS

PROJETS

Phytopathologie
L’utilisation de variétés résistantes est l’une des options les plus efficaces pour minimiser les risques associés à la sclérotiniose du soya causée par Sclerotinia sclerotiorum. Des études récentes démontrent que la résistance du soya peut être grandement affectée par l'isolat utilisé pour l'évaluation, la résistance allant de sensible à modérément résistante au sein d'une seule lignée de soya ou de canola. Ces lacunes peuvent sérieusement compromettre l'efficacité et la stabilité des évaluations de résistance à la sclérotiniose en pépinière, car les isolats utilisés varient d'une pépinière à l'autre. Cela peut entraîner des réponses variables des cultivars sur le terrain pour le contrôle de la sclérotiniose du soya, entraînant des pertes accrues ou une dépendance accrue aux fongicides en raison du changement climatique et de la croissance du secteur du soya à l'échelle nationale. De plus, l’utilisation de variétés sensibles augmente la charge d’inoculum dans les champs, mettant ainsi en danger d’autres cultures sensibles comme le canola, le tournesol et les légumineuses. L’ajout de soya aux rotations de cultures contribue à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) grâce à sa capacité à fixer l’azote, mais ne devrait pas compromettre les autres cultures. Une approche globale visant à améliorer et à stabiliser les évaluations en pépinière de la résistance du soya à la sclérotiniose et à combler les écarts dans les incohérences dans les niveaux de résistance observés pour certaines variétés de soya produira des évaluations stables et fiables , contribuera à réduire les charges d'inoculum de la sclérotiniose et contribuera à réduire la dépendance à l'égard des fongicides pour le contrôle de la sclérotiniose du soya et d'autres cultures sensibles dans la rotation. Ce projet vise donc à mieux comprendre la variabilité génétique de S. sclerotiorum à travers le Canada et l'effet de la variation sur la résistance du soya avec le but d'améliorer la stabilité et la fiabilité des pépinières et les évaluations de résistance.

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