Phytoprotection
Entomologie, Malherbologie, Phytopathologie

Réalisation de vidéos visant à accroître l’adoption des principes de la gestion intégrée des ennemis des cultures (GIEC) pour la prévention et le contrôle de trois ennemis d’importance économique pour la filière des grandes cultures

Résumé vulgarisé

Ce projet, mis sur pied grâce à l’initiative des Producteurs de grains du Québec et en collaboration avec le CÉROM, vise à la réalisation de capsules vidéo afin d’inciter les entreprises agricoles à adopter davantage les principes de la gestion intégrée des ennemis des cultures (GIEC) et à transmettre l’information la plus récente sur trois des ennemis de cultures d’importance économique majeure pour la filière des grandes cultures au Québec : l’amarante tuberculée, la chrysomèle du haricot et le nématode à kyste du soya.

Crédit photo : CÉROM

Résumé scientifique

Grâce à la consultation en 2020 d’un comité de producteurs provenant de différentes régions du Québec, trois ennemis de cultures d’importance économique pour la filière des grandes cultures au Québec soit l’amarante tuberculée, la chrysomèle du haricot et le nématode à kyste du soya ont été identifiés. Cette consultation a aussi mis en lumière que la formule vidéo est le moyen de vulgarisation privilégié par les producteurs. D’ailleurs, l’une des principales recommandations du forum provincial sur la GIEC est de développer davantage d’outils d’information sur ce mode de gestion des ennemis des cultures.

L’amarante tuberculée, mauvaise herbe découverte pour la première fois au Québec en 2017, représente une grande menace pour la productivité et la rentabilité des entreprises. En plus des pertes de rendement associées à sa présence, cette mauvaise herbe acquiert facilement des gènes de résistance aux herbicides. Elle entraîne généralement une utilisation accrue de différents herbicides, provoquant une hausse significative des coûts de production et une augmentation des risques pour la santé et l’environnement. La lutte chimique ne pouvant suffire à la contrôler, il est primordial que les entreprises agricoles mettent en place des mesures préventives et connaissent les différents moyens de contrôle afin de limiter la dispersion de l’amarante tuberculée.

En 2018, le Réseau d’avertissements phytosanitaires Grandes cultures (RAP GC) rapportait pour la première fois la présence de foyers de chrysomèle du haricot dans des champs de soya. En 2019 et en 2020, l’insecte a sévi dans les mêmes foyers, mais le RAP GC a reçu davantage de signalements. Cet insecte a été identifié comme l’un des ravageurs pouvant être favorisé par les changements climatiques. Dès le début de la saison de culture, l’insecte cause des dommages aux feuilles. Les grignotements que la chrysomèle du haricot inflige sur les gousses de soya plus tard en saison peuvent devenir des portes d’entrée pour certains champignons, tacher les grains et même mener à la transmission du virus de la marbrure des gousses du haricot. En vue de fournir une récolte atteignant les exigences de l’industrie agroalimentaire et d’éviter les pertes de rendement liées à la présence de l’insecte, les entreprises doivent en connaître davantage sur le dépistage et les seuils d’intervention.

Le nématode à kyste du soya est l’une des plus grandes menaces pour la culture du soya à l’échelle mondiale. Ce ver microscopique peut entraîner une perte de rendement de 30 %, et ce, sans symptômes visibles. Le RAP GC effectue la surveillance de ce nématode depuis sa découverte au Québec en 2013. Sa présence a été détectée dans toutes les régions productrices de soya. Jusqu’en 2018, les quantités de kystes retrouvées dans les sites dépistés étaient considérées faibles. En 2019, 36 kystes par 350 mL de sol ont été dénombrés dans un échantillon prélevé en Outaouais. Lorsque que de telles quantités de kystes dans le sol sont atteintes, même des cultivars dits résistants peuvent subir une perte de rendement. Les entreprises agricoles doivent être informées du nouveau palier de risque qui a été franchi et des mesures à mettre en place pour gérer cette menace.

Objectifs

Promouvoir et accroître l’adoption de la GIEC en démontrant son application dans la lutte contre les trois ennemis des grandes cultures ciblés : l’amarante tuberculée, la chrysomèle du haricot et le nématode à kyste du soya. Les cinq étapes de la GIEC seront abordées dans les vidéos : la connaissance, la prévention, le suivi au champ, l’application des mesures de contrôle les plus durables et l’évaluation (rétroaction).
Les objectifs spécifiques sont de sensibiliser et informer sur :

  1. Amarante tuberculée : l’importance de la concertation des efforts de l’ensemble de la filière pour lutter efficacement contre cette espèce; l’adoption d’une stratégie “tolérance zéro” pour l’amarante tuberculée par l’intégration de plusieurs méthodes de lutte et l’adoption des mesures de biosécurité à la ferme.
  2. Chrysomèle du haricot : le cycle de l’insecte pour déterminer les meilleurs moments pour effectuer le suivi au champ; les techniques de dépistage et d’évaluation des dommages; les seuils d’intervention.
  3. Nématode à kyste du soya : l’importance du dépistage malgré l’absence de symptômes visibles; les différentes mesures préventives et de lutte à mettre en place; l’adoption des mesures de biosécurité à la ferme.

Crédit photo : CÉROM

Domaine : Phytoprotection
Spécialité : Entomologie, Malherbologie, Phytopathologie
Porteur de projet : Sébastien Boquel
Collaborateur(s) interne(s) : Tanya Copley, Sandra Flores-Mejia
Collaborateur(s) externe(s) : Julie Mercier (PGQ), Comité communication, formation et vie syndicale (PGQ), Brigitte Duval (MAPAQ), Stéphanie Mathieu (MAPAQ), Yvan Faucher (MAPAQ)
Source de financement : Programme Innov’action agroalimentaire – Volet 3
Durée : 2020-2022
Culture : Soya
Pays : Canada
Régions : Montérégie Est
Statut : Terminé

GALERIE PHOTOS

VIDÉOS

PROJETS

Phytopathologie
L’utilisation de variétés résistantes est l’une des options les plus efficaces pour minimiser les risques associés à la sclérotiniose du soya causée par Sclerotinia sclerotiorum. Des études récentes démontrent que la résistance du soya peut être grandement affectée par l'isolat utilisé pour l'évaluation, la résistance allant de sensible à modérément résistante au sein d'une seule lignée de soya ou de canola. Ces lacunes peuvent sérieusement compromettre l'efficacité et la stabilité des évaluations de résistance à la sclérotiniose en pépinière, car les isolats utilisés varient d'une pépinière à l'autre. Cela peut entraîner des réponses variables des cultivars sur le terrain pour le contrôle de la sclérotiniose du soya, entraînant des pertes accrues ou une dépendance accrue aux fongicides en raison du changement climatique et de la croissance du secteur du soya à l'échelle nationale. De plus, l’utilisation de variétés sensibles augmente la charge d’inoculum dans les champs, mettant ainsi en danger d’autres cultures sensibles comme le canola, le tournesol et les légumineuses. L’ajout de soya aux rotations de cultures contribue à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) grâce à sa capacité à fixer l’azote, mais ne devrait pas compromettre les autres cultures. Une approche globale visant à améliorer et à stabiliser les évaluations en pépinière de la résistance du soya à la sclérotiniose et à combler les écarts dans les incohérences dans les niveaux de résistance observés pour certaines variétés de soya produira des évaluations stables et fiables , contribuera à réduire les charges d'inoculum de la sclérotiniose et contribuera à réduire la dépendance à l'égard des fongicides pour le contrôle de la sclérotiniose du soya et d'autres cultures sensibles dans la rotation. Ce projet vise donc à mieux comprendre la variabilité génétique de S. sclerotiorum à travers le Canada et l'effet de la variation sur la résistance du soya avec le but d'améliorer la stabilité et la fiabilité des pépinières et les évaluations de résistance.

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