Phytoprotection
Entomologie

Méthode de dépistage et seuil d’intervention de la chrysomèle du haricot dans la culture du soya

Résumé vulgarisé

La chrysomèle du haricot, native d’Amérique du Nord, a été initialement identifiée comme un ravageur du haricot. Cependant, elle s’est depuis adaptée à la culture du soya à la suite de l’augmentation des superficies cultivées. Les dommages qu’elle cause en grignotant les feuilles et les gousses peuvent entraîner une baisse de la qualité du grain et des pertes de rendement. Bien que cet insecte cause rarement des dommages économiques au Québec, de plus en plus de cas sont rapportés, suggérant que l’insecte gagne du terrain dans la province. Il devient alors urgent de développer une méthode de dépistage et de déterminer un seuil d’intervention pour ce ravageur du soya.

Crédit photo : CÉROM

Résumé scientifique

La chrysomèle du haricot (CH), Cerotoma trifurcata, est un insecte natif d’Amérique du Nord qui a été décrit pour la première fois en 1771. Depuis, la CH s’est adaptée au soya grâce à l’augmentation des superficies cultivées. À présent, elle s’alimente du feuillage et des gousses, causant ainsi des dommages économiques, une baisse de la qualité du grain et des pertes de rendement. Ce ravageur est aujourd’hui couramment retrouvé dans le soya en Ontario et certains champs dépassent le seuil d’intervention de 10% de gousses grignotées, nécessitant un traitement phytosanitaire. Bien que la CH cause rarement des dommages économiques au Québec, quelques cas d’infestation parfois importants ont été rapportés en 2018 et 2019. Dans un contexte de changements climatiques, il a été noté que la CH peut bien s’adapter à nos conditions et on peut craindre que les populations s’installent et prennent de l’ampleur dans certaines zones du Québec.

Des seuils d’intervention existent aux États-Unis et en Ontario, mais aucun n’est encore défini pour le Québec. De plus, même si quelques sites ont fait l’objet d’un suivi de la part du RAP Grandes cultures en 2019, aucune méthode de dépistage n’a été validée au Québec. Afin d’éviter des pertes de rendement ou une baisse de la qualité du grain, une méthode de dépistage doit être développée et validée et un seuil d’intervention doit être déterminé pour ce ravageur dans la culture du soya. De telles connaissances renforceraient la mise en place d’une gestion intégrée de cet insecte nuisible pour le soya et permettraient d’éviter des traitements insecticides injustifiés.

Objectifs

Le présent projet a pour objectif de valider une méthode de dépistage pour la CH, et de déterminer un seuil économique d’intervention dans la culture du soya. Plus spécifiquement, ce projet visera à :

  1. Mettre au point et valider une méthode de dépistage des adultes hibernants, afin de prédire l’abondance de la première génération de CH qui cause des dégâts sur les feuilles et les gousses de soya;
  2. Établir un seuil économique au-delà duquel des pertes de rendement et de qualité du grain seraient à prévoir et nécessiteraient une intervention phytosanitaire;
  3. Déterminer l’impact des traitements de semences insecticides utilisés contre les adultes de la génération hibernante sur la première génération de CH.

Crédit photo : CÉROM

Domaine : Phytoprotection
Spécialité : Entomologie
Porteur de projet : Sébastien Boquel
Collaborateur(s) interne(s) : Mathieu Neau
Collaborateur(s) externe(s) : G. Roy (Pleine Terre), J. Blouin (Club Conseil Les Patriotes), S. Mathieu (MAPAQ), J. Breault (MAPAQ), Y. Faucher (MAPAQ)
Source de financement : Prime-Vert – Volet 3.1
Durée : 2020 – 2023
Culture : Soya
Pays : Canada
Régions : Lanaudière, Montérégie Est, Montérégie Ouest
Statut : Terminé

GALERIE PHOTOS

VIDÉOS

PROJETS

Phytopathologie
L’utilisation de variétés résistantes est l’une des options les plus efficaces pour minimiser les risques associés à la sclérotiniose du soya causée par Sclerotinia sclerotiorum. Des études récentes démontrent que la résistance du soya peut être grandement affectée par l'isolat utilisé pour l'évaluation, la résistance allant de sensible à modérément résistante au sein d'une seule lignée de soya ou de canola. Ces lacunes peuvent sérieusement compromettre l'efficacité et la stabilité des évaluations de résistance à la sclérotiniose en pépinière, car les isolats utilisés varient d'une pépinière à l'autre. Cela peut entraîner des réponses variables des cultivars sur le terrain pour le contrôle de la sclérotiniose du soya, entraînant des pertes accrues ou une dépendance accrue aux fongicides en raison du changement climatique et de la croissance du secteur du soya à l'échelle nationale. De plus, l’utilisation de variétés sensibles augmente la charge d’inoculum dans les champs, mettant ainsi en danger d’autres cultures sensibles comme le canola, le tournesol et les légumineuses. L’ajout de soya aux rotations de cultures contribue à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) grâce à sa capacité à fixer l’azote, mais ne devrait pas compromettre les autres cultures. Une approche globale visant à améliorer et à stabiliser les évaluations en pépinière de la résistance du soya à la sclérotiniose et à combler les écarts dans les incohérences dans les niveaux de résistance observés pour certaines variétés de soya produira des évaluations stables et fiables , contribuera à réduire les charges d'inoculum de la sclérotiniose et contribuera à réduire la dépendance à l'égard des fongicides pour le contrôle de la sclérotiniose du soya et d'autres cultures sensibles dans la rotation. Ce projet vise donc à mieux comprendre la variabilité génétique de S. sclerotiorum à travers le Canada et l'effet de la variation sur la résistance du soya avec le but d'améliorer la stabilité et la fiabilité des pépinières et les évaluations de résistance.

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