Phytoprotection
Biosurveillance

Transfert de connaissances sur les pièges à phéromones pour capturer les vers fil-de-fer dans les grandes cultures et promouvoir cette méthode auprès des producteurs.

Résumé vulgarisé

Les pièges-fosses à phéromone peuvent être utilisés pour connaître les population de taupins présentes dans un champs, mais aussi pour effectuer de la capture de masse. Ces pièges-fosses attirent et permettent de capturer les taupins mâles, les adultes des vers fil-de-fer, les principaux ravageurs des semis. Ces pièges constituent une solutions alternatives aux pesticides pour lutter contre les vers fil-de-fer, mais cette méthode est encore largement méconnue des producteurs agricoles et de leurs conseillers. L’objectif du projet et de faire découvrir et de promouvoir cette technique ainsi que d’effectuer une synthèse des résultats des récentes études menées avec cette méthode de lutte.

Crédit photo : Julien Saguez

Résumé scientifique

Les vers fil-de-fer (larves de taupins) sont les principaux ravageurs des semis. Les pesticides et notamment les traitements de semences insecticides sont souvent utilisés de façon non justifiées pour lutter contre ces ravageurs. Dans son cadre de son Plan d’Agriculture durable, le gouvernement du Québec s’est engagé à réduire l’utilisation de pesticide et leurs risques pour l’environnement et la santé. Cela a conduit à la mise en place de nouvelles réglementations dont la récente Loi omnibus qui touche notamment l’utilisation des traitements de semences insecticides et qui touchera les producteurs dès le 1er janvier 2024. Ces derniers devront justifier le recours aux traitements insecticides.
Des solutions alternatives aux pesticides existent pour lutter contre les vers fil-de-fer, mais elles sont largement méconnues des producteurs agricoles et de leurs conseillers.
Depuis 2017, le CÉROM a testé différentes méthodes de lutte parmi lesquelles des pièges à phéromones qui peuvent servir à faire des captures de masse des adultes (taupins). Les travaux ont également mené à l’identification de plusieurs phéromones d’espèces présentes dans la province. Les travaux ont permis de capturer de grands nombres de taupins dans les champs, parfois par centaines et même milliers.
La technique étant peu connue et peu utilisée, l’objectif du projet et de faire connaître les résultats des récentes études et d’inciter les producteurs à avoir éventuellement recours à ces méthodes.

Objectifs

Les objectifs de ce projet sont:

– Faire un bilan des travaux récents effectués avec les pièges à phéromones au Québec et transférer les connaissances acquises au Québec.

– Promouvoir cette méthode de piégeage auprès des producteurs afin d’en favoriser son adoption.

Crédit photo : CÉROM

Domaine : Phytoprotection
Spécialité : Biosurveillance
Porteur de projet : Julien Saguez
Source de financement : Programme Innovation bioalimentaire 2023-2028, Volet 5 – Soutien au transfert de connaissances et à la diffusion.
Durée : 2024-2025
Culture : Maïs
Pays : Canada
Régions : Centre-du-Québec, Montérégie, Laurentides, Lanaudière, Bas-Saint-Laurent, Chaudière-Appalaches, Saguenay–Lac-Saint-Jean, Mauricie, Outaouais, Estrie, Capitale-Nationale, Abitibi-Témiscamingue
Statut : En cours

GALERIE PHOTOS

PROJETS

épis de blé
Les maladies foliaires peuvent engendrer des pertes de rendement significatives pour les producteurs de blé, se traduisant par des pertes de rendement annuelles entre 5 % et 44 %. La méthode la plus fréquente pour réduire les pertes associées aux maladies foliaires du blé est l’utilisation de fongicides foliaires. Selon des données de l’Allemagne, l’utilisation de fongicides foliaires peut réduire les pertes de rendement associées aux maladies foliaires de 12 %. Par contre, l’utilisation non justifiée de fongicides foliaires représente non seulement des coûts non négligeables pour les producteurs, mais aussi potentiellement des effets néfastes pour l’environnement, la santé humaine et des animaux, et éventuellement l’efficacité des fongicides foliaires via le développement de résistance aux fongicides. L’utilisation raisonnable et durable des fongicides foliaires est donc nécessaire, surtout dans un contexte où les changements climatiques risquent d’augmenter la fréquence des épidémies, de précipiter l’arrivée de maladies, ou d’en introduire de nouvelles au Québec. La lutte intégrée des ennemies de culture et l’utilisation raisonnable et justifiée des fongicides foliaires sont donc des pratiques obligatoires faces aux changements climatiques afin d’assurer une production durable et rentable pour les producteurs. L’utilisation de cultivars résistants est souvent considérée comme la première ligne de défense contre les maladies, en plus de représenter un moyen rentable et durable pour combattre les maladies agricoles, et plusieurs études démontrent que les pertes de rendement sont hautement corrélées avec le niveau de résistance d’un cultivar, avec moins de pertes quand un cultivar résistant est utilisé . Le seuil de control, c’est-à-dire le niveau d’infection dont une application de fongicide foliaire est efficace, rentable et justifiable, peut varier selon le stade d’infection, la maladie, et le niveau de résistance d’un cultivar. Bien que les seuils d’intervention actuels au Québec soient basés sur un seuil de 5 % de la feuille étendard ou les feuilles du haut, les applications systématiques à certains stades phénologiques demeurent une pratique courante. Klocke et al. (2023) ont démontré qu’une intervention de « situation », basée sur le niveau de résistance d’un cultivar contre différentes maladies et l’utilisation d’un cultivar multirésistant peut réduire l’indice de fréquence des traitements de fongicides foliaires par 80 %, comparé à des applications basées sur le stade du cultivar sans prendre en compte le niveau de résistance ou la sévérité de la maladie. Ce projet vise à démontrer que les seuils d’intervention recommandés sont fiables et que les applications de fongicides foliaires ne sont justifiées que lorsque ces seuils sont atteints et si les conditions météorologiques favoriseront le développement continue de la maladie. Le but du projet est de comparer l'efficacité relative de l'utilisation de la résistance génétique pour lutter contre les maladies afin de réduire l'utilisation des pesticides dans le blé.

Inscription à l'infolettre