Plusieurs pratiques agricoles – comme le travail du sol, la rotation des cultures et la gestion de résidus – sont utilisées au Québec. Ces pratiques ont un impact important sur le stock de carbone (C) et la dynamique de l’azote (N). Dans un contexte de changements climatiques et dans le but d’accompagner les producteurs et conseillers à choisir les meilleures pratiques pour mieux gérer l’azote et le carbone et ainsi réduire leur empreinte environnementale, une évaluation à long terme de ces pratiques s’impose. Notre projet vise à tirer profit des essais de longue durée établis dans les zones pédoclimatiques 1 (site du CÉROM, depuis 2008) et 3 (site du CDBQ, depuis 1990) et comportant des systèmes de production différents.
Dans ce projet, les stocks de C organique total et de N total seront mesurés selon une même masse volumique de sol à partir d’échantillons prélevés en post-récolte dans les horizons 0-10 cm, 10-30 cm et 30-60 cm. Les stocks totaux de C organique total, de N total, de C organique particulaire (POC) et de ses fractions oxydable (POxC) et non oxydable au permanganate de potassium (NOC), de même que le rapport C/N seront ensuite calculés pour l’horizon 0-30 cm du sol. Le taux d’accumulation du C organique sera évalué par deux méthodes : la méthode de perte de poids en utilisant des sacs de litière, et les mesures POC-POxC et NOC. Le potentiel de minéralisation de N et la respiration microbienne seront déterminés par des essais d’incubation dans des conditions contrôlées. Les données sur le rendement des cultures principales et les coûts de production seront collectées chaque année. La rentabilité des pratiques culturales étudiées sera analysée la dernière année du projet à l’aide du logiciel Rotation $+. Les résultats attendus de ce projet sont (1) l’identification des pratiques agricoles favorisant le stockage et la stabilisation du C organique et de l’azote dans le sol à long terme; (2) la modélisation biogéochimique afin de prédire le potentiel de séquestration du carbone, et (3) l’intégration des données de ce projet dans le logiciel du bilan humique en mise à jour par l’IRDA. Les résultats de cette étude pourront également servir aux décideurs afin de mieux encourager les bonnes pratiques agricoles permettant la réduction des GES.