Les trichogrammes (Hymenoptera : Trichogrammatidae) sont des parasitoïdes des œufs de lépidoptères et sont souvent utilisés comme agents de lutte biologique dans plusieurs cultures fruitières et maraîchères, ainsi qu’en foresterie. Depuis 2018, le CÉROM mène un projet dans le cadre du RAP Recherche sur l’utilisation de trichogrammes pour contrôler les populations de ver-gris occidental du haricot (VGOH). Au cours de ce projet, des masses d’œufs ont été collectées dans différents champs de la province pour déterminer s’il existe un parasitisme naturel et, si oui, par quelles espèces. Les résultats montrent que les masses d’œufs peuvent être parasitées par au moins trois espèces de trichogrammes (T. ostriniae, T. brassicae et T. minutum). Ce parasitisme a également été confirmé par des essais préliminaires en laboratoire en exposant des masses d’œufs aux trichogrammes. Des essais ont également été menés en champ en effectuant des lâchers inondatifs de trichogrammes à l’aide de trichocartes. Au cours des trois dernières années, des lâchers de trichogrammes ont été effectués avec différentes espèces. Les résultats montrent que les masses d’œufs sont parasitées par les trichogrammes.
Il existe plusieurs méthodes de dispersion des trichogrammes, dont les trichocartes et les avions, et depuis peu, de nouvelles méthodes ont été envisagées, comme les pulvérisateurs, les drones et la dispersion de balles contenant les trichogrammes. Bien que les trichogrammes soient efficaces contre les œufs de VGOH (fort taux de parasitisme des œufs et présence de plusieurs trichogrammes par œuf parasité de VGOH [multiparasitisme]), il serait peu réaliste d’installer manuellement des trichocartes sur de grandes superficies de maïs-grain.
Des études récentes ont été menées au Québec sur la pyrale du maïs et la tordeuse des bourgeons de l’épinette, avec l’utilisation de drone pour libérer les trichogrammes. Les résultats de ces travaux ont montré un parasitisme plus élevé dans les masses d’œufs de pyrales et de tordeuses dans les zones traitées par drone que dans les zones témoin. Cette étude a également montré que la synchronisation de l’épandage et le temps d’exposition des œufs sont des facteurs clés dans le succès de la méthode.