Phytoprotection
Entomologie

Dépistage de la chrysomèle du haricot à l’aide de pièges collants jaunes dans la culture du soya

Résumé vulgarisé

La chrysomèle du haricot représente une menace pour la culture de soya aux États-Unis, transmettant le virus de la marbrure des gousses du haricot et entraînant des pertes de rendement. Bien que moins préjudiciable au Québec, son expansion dans la province nécessite le développement de méthodes de détection efficaces. Les pièges collants jaunes (PCJ) se révèlent prometteurs pour le suivi des populations de CH, bien qu’ils ne permettent pas encore de suivre précisément la progression de l’infestation dans les champs. Leur corrélation avec les dommages observés en fin de saison suggère leur utilité potentielle comme indicateur, bien que des recherches supplémentaires soient nécessaires pour confirmer cette méthode.

Crédit photo : CÉROM

Résumé scientifique

La chrysomèle du haricot (CH), Cerotoma trifurcata (Coleoptera : Chrysomelidae), est un important ravageur défoliateur du soya (Glycine max) notamment aux États-Unis et peut transmettre le virus de la marbrure des gousses du haricot (BPMV), causant des pertes de rendement et une baisse de la qualité du grain. Bien qu’elle cause rarement des dommages économiques au Québec, de plus en plus de cas d’infestation sont rapportés, suggérant que l’insecte gagne du terrain dans la province. Face à l’augmentation des populations de CH au Québec, il est important de développer une méthode de dépistage fiable. Un projet du CÉROM (20-001-CEROM) visait à développer une telle méthode de dépistage. Le suivi des populations se faisait par observation visuelle et par filet fauchoir. Cependant, ces méthodes de dépistages actives renseignent sur la population d’insectes à un moment précis. L’utilisation de pièges collants jaunes (PCJ) est une méthode passive offrant une durée de capture supérieure à des dépistages actifs. À notre connaissance, aucune étude ne porte sur l’utilisation de PCJ pour le suivi des populations de CH. Puisque cette méthode de piégeage est largement utilisée pour diverses espèces d’insectes, il semble important de valider si leur utilisation pourrait remplacer les dépistages visuels et/ou par filet fauchoir. Les PCJ placés à différentes distances de la bordure de champ avaient des taux de captures similaires tout au long de la saison et n’ont donc pas permis de suivre la progression de la colonisation des CH vers l’intérieur des champs. Le pourcentage de défoliation et de gousses endommagées à R6-7, ainsi que le pourcentage de grains tachés à la récolte, étaient positivement corrélés avec les taux de capture par PCJ à R6-7. Les PCJ pourraient éventuellement être utilisés comme un indicateur des dommages en fin de saison, mais d’autres études seraient nécessaires pour valider cette méthode.

Objectifs

Évaluer si des PCJ peuvent être utilisés pour faire le suivi des populations de CH en remplacement ou en complément des méthodes de dépistage actuellement utilisées.

Crédit photo : CÉROM

Domaine : Phytoprotection
Spécialité : Entomologie
Porteur de projet : Sébastien Boquel
Collaborateur(s) externe(s) : Geneviève Roy (Groupe Pleine Terre), Stéphanie Mathieu (MAPAQ), Yvan Faucher (MAPAQ)
Source de financement : Programmation de recherche en phytoprotection en grandes cultures
Durée : 2021-2023
Culture : Soya
Pays : Canada
Régions : Montérégie Est, Montérégie Ouest, Lanaudière
Statut : Terminé

GALERIE PHOTOS

PROJETS

Le milieu agricole fait face à de multiples défis, incluant la confontration de multiples ennemis des cultures comme les mauvaises herbes et les maladies qui peuvent réduire les rendements de façon significative. Leur présence et les pertes qui y sont associées sont fortement incluencées par l'environnement, dont les changements climatiques jouent un rôle important. Pour faire face à cette situation, l'utilisation de pesticides demeure une des outils principaux, par contre, leur utilisation n'est souvent pas jusitifée. À cette problématique, s'ajoute la déradation de la santé des sols, constaté depuis les année 1990 au Québec. Des modèles prévisionnels peuvent aider les producteurs à prendre des décisions informées, mais les modèles existant sont souvent basés sur des conditions générales et non les conditions réelles du champ. L'exploitation de l'intelligence artificielle appuyée par des données multisources, incluant les observations par télédétection, permettra le développement de modèles prédictifs plus précis. Mais, le développement de tels modèles est confronté à l'accès aux données à grande échelle. Ce projet vise à s'attaquer à cette problématique, en développant une infrastructure numérique intelligente (INI), basée sur une nouvelle approche de fédération des données à l’échelle de la Montérégie. Le projet développera également des modèles prédictifs pour deux ennemis des cultures, notamment l'émergence du chénopod blanc et l'apparition des apothécies de la sclérotiniose du soya, à traver de la base de données et des données de télédétection.
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