Régie des cultures
Rotation des cultures

Performance agro-environnementale et économique de la culture du soya en relais sous le couvert du blé d’automne dans des conditions environnementales du Québec

Résumé vulgarisé

La culture en relais (« relay intercropping ») du soya dans le blé d’automne consiste à semer le soya au printemps dans des bandes laissées vides lors du semis du blé d’automne avant que celui-ci ne soit récolté, ce qui permet de récolter deux cultures commerciales en un an. Il s’agit d’une technique innovante particulièrement intéressante pour des régions à courte saison de croissance végétale comme au Québec où la culture du soya après la récolte du blé d’automne est difficilement envisageable au cours d’une même année. Le semis direct du soya dans le blé d’automne accroît l’efficacité d’utilisation des ressources (lumière, eau et nutriments) et réduit la vulnérabilité des exploitations agricoles face aux changements climatiques. Cette pratique favorise la santé du sol en diversifiant les cultures et en prolongeant la période de couverture du sol. Elle réduit l’érosion et la présence des mauvaises herbes et donc, la pollution des cours d’eau par les nitrates et des herbicides. Cependant, cette technique présente de nombreux défis liés notamment à la compétition pendant la période de leur coexistence ainsi qu’aux pertes de rendement par écrasement des plants.

Crédit photo : Benjamin Bienvenue

Résumé scientifique

Résumé scientifique du projet

La culture en relais (« relay intercropping ») du soya dans le blé d’automne est une technique innovante qui consiste à semer le soya au printemps dans des bandes laissées vides lors du semis du blé d’automne, permettant ainsi de récolter deux cultures commerciales sur une même parcelle en une année. Cette méthode est particulièrement adaptée aux régions à courte saison de croissance, comme le Québec, où la culture du soya après la récolte du blé d’automne est rarement réalisable. Elle optimise l’utilisation des ressources (lumière, eau, nutriments), améliore la santé des sols, réduit l’érosion, limite la pollution des eaux par les nitrates et herbicides, et renforce la résilience des exploitations agricoles face aux changements climatiques. Cependant, des défis tels que la concurrence entre cultures et les pertes de rendement par écrasement des plants doivent être surmontés. Le projet vise à identifier des configurations optimales pour cette technique en testant 9 stratégies de configuration des rangs.

Ces stratégies incluent des systèmes :

  • De culture relais du soya dans le blé d’automne (4 configurations).
  • De culture pure de blé d’automne (3 configurations) : sans bandes vides, avec espacements de 5 à 7,5 pouces.
  • De culture pure de soya (2 configurations) : espacements de 15 ou 30 pouces.

Les critères d’évaluation incluent le rendement en grains, la qualité des grains, le Land Equivalent Ratio (LER), la santé des sols, la rentabilité économique et la présence des mauvaises herbes. L’objectif final est de proposer la (les) meilleure(s) stratégie(s) pour la culture en relais du soya et du blé d’automne dans les conditions pédoclimatiques spécifiques du Québec.

Objectifs

La première phase de ce projet a pour objectif d’évaluer la faisabilité et la rentabilité de la culture du soya en relais sous le couvert du blé d’automne, tout en développant une stratégie efficace pour maximiser les bénéfices économiques et améliorer la qualité des sols. Plus précisément, il vise à déterminer l’espacement optimal des rangs de blé pour une productivité et une rentabilité accrues du soya en relais, ainsi qu’à évaluer l’impact des variétés de blé et de soya sur les performances agronomiques, environnementales et économiques de ce système de culture. L’étude analysera également les effets de cette pratique sur les propriétés physiques, chimiques et biologiques du sol, en comparaison avec des monocultures de blé ou de soya. Elle mesurera par ailleurs l’efficacité d’utilisation des terres (Land Equivalent Ratio, LER) et la rentabilité économique de la culture en relais par rapport aux monocultures. Ce mode de production pourrait contribuer à la préservation de la santé des sols et de la qualité de l’eau, tout en augmentant la rentabilité des fermes grâce à la réduction des mauvaises herbes, de l’érosion et des pertes de nitrates, ainsi qu’à l’amélioration de la matière organique, de la structure et de l’activité biologique du sol.

La seconde phase est réalisée en collaboration avec des entreprises agricoles. En nous basant sur les résultats de la première phase, nous évaluons la faisabilité de différentes stratégies d’espacement des rangs. Les stratégies d’espacements des rangs sélectionnés sont laissées au choix des producteurs afin qu’elles soient adaptées aux équipements agricoles disponibles. Des journées de diffusion au champ sont réalisées gratuitement durant le déroulement de la phase 2 du projet.

Crédit photo : CÉROM

Domaine : Régie des cultures
Spécialité : Rotation des cultures
Porteur de projet : Marie Bipfubusa
Collaborateur(s) interne(s) : Sandra Flores-Mejia, Michel McElroy
Collaborateur(s) externe(s) : Benjamin Bienvenue (Agri-Bienco Inc.), Paul Caplette (Céréales Bellevue), Yvan Faucher (MAPAQ), Luc Belzile (IRDA), Marc-Antoine Larrivée (CECPA)
Source de financement : Phase 1 : Programme Prime-Vert – Volet 3.1, Les Producteurs de grains du Québec, CÉROM
Durée : 2019-2025
Culture : Blé d’automne, Soya
Pays : Canada
Régions : Montérégie, Estrie
Statut : En cours

GALERIE PHOTOS

PROJETS

Le projet se concentre sur l’évaluation à long terme des pratiques agricoles au Québec, telles que le travail du sol, la rotation des cultures et la gestion des résidus, qui influencent les stocks de carbone (C) et la dynamique de l’azote (N). Ces pratiques ont un impact significatif sur l'environnement, particulièrement dans le contexte du changement climatique. L'objectif est d'aider les producteurs et conseillers à choisir les meilleures pratiques permettant de mieux gérer l'azote et le carbone, afin de réduire leur empreinte environnementale. L'évaluation se base sur des dispositifs expérimentaux de longue durée (15 et 32 ans) implantés dans différentes zones pédoclimatiques, avec des systèmes de production variés. Le projet mesurera les stocks de carbone organique total, d'azote total et d’autres fractions de carbone organique dans différentes profondeurs du sol, et analysera leur dynamique. Les taux d'accumulation du carbone organique seront évalués à l'aide de différentes méthodes, et la minéralisation de l'azote ainsi que la respiration microbienne seront mesurées par des essais d'incubation. Les données sur les rendements des cultures et les coûts de production seront collectées annuellement, et la rentabilité des pratiques sera évaluée à la fin du projet. Les résultats attendus incluent l'identification des pratiques agricoles favorisant le stockage du carbone et de l'azote, la modélisation biogéochimique du potentiel de séquestration du carbone, ainsi que l'intégration de ces données dans un logiciel de bilan humique. Ces résultats aideront à promouvoir les bonnes pratiques agricoles pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES).
Essais variétaux

Inscription à l'infolettre